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Artificiel comme le sont les lacs-reservoirs construits depuis une cinquantaine d’années sur la Seine et ses affluents pour éviter les inondations.
Quatre lacs, le Lac de Pannecière établi sur l’Yonne, le Lac d’Orient sur la Seine, les Lacs Amance et Temple sur l’Aube et le Lac du Der-Chantecoq sur la Marne.
Ils avaient essentiellement pour mission de protéger Paris et le bassin parisien des inondations qui ont jalonné son histoire.
Le principe est simple, on dérive, tant que possible, une partie de l’eau des rivières pour remplir les lacs durant la période des pluies hivernales et on restitue l’eau aux rivières pendant les périodes chaudes.

Avec le changement climatique la restitution qui n’était qu’accessoire est devenu essentielle. Ainsi l’an passé la période de restitution a commencé début juin, un mois plus tôt que d’habitude. Le Lac du Der à par exemple restitué au mois d’août près de 70% du débit de la Marne à Gournay et le soutien s’est poursuivi jusqu’au mois de novembre tandis que des restrictions sur l’usage de l’eau ont été prises par le préfet de Seine-et-Marne de juillet à novembre. C’est la raison pour laquelle nous avons des raisons de nous inquiéter du déficit de précipitations hivernales, particulièrement en Haute-Marne qui alimente le lac, synonyme d’un moindre remplissage et donc de moindre restitution. C’est le talon d’Achille du système.

Cette question est l’objet d’une étude (1) de l’Etablissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Seine Grands Lacs publiée en novembre 2022. L’étude a dressé plusieurs scénarios des conséquences que pourraient entraîner ces déficits pour 6,4 millions d’habitants du bassin, leurs activités et pour 350 000 emplois industriels.
Conséquences pour la production électrique de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine refroidie par les eaux du fleuve, pour la navigation et les usagers des canaux, l’irrigation de cultures.
Mais aussi conséquences pour la fourniture de l’eau potable, un des objets du « plan de sobriété », qui risque d’être contingentée puisque puisée dans la Marne pour les agglomération de Paris Vallée de la Marne et de Marne et Gondoire (2). 

Des interrogations viennent forcément à l’esprit.
Puisqu’il risque d’être de plus en plus compliqué de fournir de l’eau potable aux Seine-et-Marnais installés, faut-il poursuivre le rythme de l’urbanisation en cours dans le département ? Des opérations immobilières contestées comme la seconde tranche de la Zac des coteaux à Torcy ou celle du site Menier à Noisiel et bien d’autres sur le territoire des deux agglomérations doivent-elles être maintenues, les permis de construire accordés ? 
Quelles seront les conséquences du séjour de trois millions de spectateurs lors des JO 2024 (un quart de la population francilienne) sur la réserve en eau potable ?
Le développement touristique du Triangle Noisiel-Torcy-Vaires reste-t-il un objectif souhaitable ?

Des interrogations qui doivent être prises en compte par les pouvoirs publics et débattues avec les populations concernées.

(1) Lien vers l’étude.
(2) Les usines de production d’eau potable et les communes des agglomérations Paris Vallée de la Marne et Marne et Gondoire desservies
Eau provenant de l’usine de traitement de la Marne d’Annet-sur-Marne
💦 Communauté d’agglomération Paris Vallée de la Marne 
Champ-sur-Marne , Croissy-Beaubourg, Emerainville, Lognes, Noisiel , Torcy, Courtry.
💦 Communauté d’Agglomération de Marne et Gondoire
Bussy-Saint-Georges, Bussy-Saint-Martin, Carnetin, Collégien, Conches-sur-Gondoire, Dampmart, Gouvernes, Guermantes, Jossigny, Lagny-sur-Marne, Pomponne, Thorigny-sur-Marne, Saint-Thibault-des-Vignes.
💦 Communauté de Communes Plaines et Monts de France : Le Pin et Villevaudé.
Eau provenant de l’usine de traitement de la Marne de Neuilly-sur-Marne
💦Communauté d’Agglomération Paris Vallée de la Marne : Chelles