Retour sur les incendies dans les centres de tri franciliens
Six ans après l’incendie du centre de tri des déchets du Sietrem à Saint-Thibault-des-Vignes en 2019, un nouvel incendie a frappé le 7 avril dernier celui du Syctom, situé dans le 17ᵉ arrondissement de Paris. Éclairage...
Dans les deux cas, en l’absence de vent significatif, un panache de fumée noire s’est élevé verticalement. Le panache du Syctom s’est dissipé en direction de la banlieue, tandis que celui du Sietrem s’est étendu en forme de cône, couvrant une zone allant de Claye-Souilly au nord jusqu’à Villeneuve-le-Comte au sud. Il aura fallu une journée complète dans chacun des cas pour que le pompiers se rendent maîtres de l’incendie et plusieurs jours avant que ces derniers ne quittent le site.
À la suite de ces deux événements, les autorités ont diffusé des messages rassurants concernant la qualité de l’air, affirmant l’absence de pollution notable aux particules fines.
Les incendies survenant dans les centres de tri sont réputés pour générer des particules dites « grossières », résultant d’une combustion incomplète. Ce processus libère notamment des particules de suie, des cendres et des fragments de matériaux provenant de déchets partiellement brûlés (1).
Dans le cas de l’incendie du centre de tri du Syctom, l’observatoire de recherche SIRTA-LSCE (2), situé à une vingtaine de kilomètres sous le vent, a relevé une « augmentation ponctuelle des concentrations de certains polluants traceurs de combustion » dans la nuit suivant l’incendie. Ces mesures confirment que, dans le cas du Syctom, le panache a voyagé en altitude avant de retomber, dispersé, à une vingtaine de kilomètres du site (3).
En revanche, concernant l’incendie du centre de tri du Sietrem à Saint-Thibault-des-Vignes, aucune donnée publique équivalente n’a été rattachée à l’évènement, à l’exception de l’évocation de la trajectoire conique, deux fois plus courte que celle du Syctom, mentionnée précédemment. Dans ces circonstances, il est difficile de savoir si des communes voisines, comme Torcy et Vaires-sur-Marne, ainsi que celles situées dans le cône évoqué, telles que Lagny-sur-Marne, Pomponne ou d’autres localités plus éloignées du sinistre, ont été impactées par ce genre de retombées.
Comme le suggère l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), la caractérisation des retombées après un incendie est cruciale pour adapter les mesures de protection des populations...
▶️Cet article repose sur des données publiques et des interrogations légitimes. Les entités mentionnées disposent d’un droit de réponse, que la rédaction s’engage à publier.
(2) Le SIRTA est un observatoire atmosphérique qui étudie les processus physico-chimiques atmosphériques de la surface à la haute troposphère, tandis que le LSCE se concentre sur l’étude du climat passé, présent et futur, ainsi que sur l’évolution récente de la composition atmosphérique.