Le Parc agricole de Torcy menacé par les PFAS ?
Le projet de Parc agricole à Torcy, salué pour son ambition de promouvoir une agriculture locale et durable, se trouve confronté à une préoccupation environnementale majeure : la pollution aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), plus communément appelées « polluants éternels ». L’association Coteau&Vallée de la Marne a récemment alerté le maire de Torcy sur ce risque et lui a demandé de mettre en œuvre des mesures préventives.
Les PFAS sont des composés chimiques connus pour leur persistance dans l’environnement et leur capacité à s’accumuler dans les organismes vivants. Leur présence est particulièrement préoccupante à proximité du futur Parc agricole, situé à quelques centaines de mètres de la Gondoire, un ru historiquement et fortement pollué par ces substances.
L’association souligne que la source de cette pollution, bien que non officiellement identifiée, pourrait être liée aux émissions des incinérateurs du Sietrem et du Siam (1), dont l’activité a débuté dès 1985 avec la construction du premier incinérateur. Une possible bioaccumulation progressive depuis près de quarante ans qui pourrait faire peser une épée de Damoclès sur le projet agricole.
Des conséquences potentiellement graves pour le Parc agricole
Si les sols ou les eaux du Parc agricole étaient contaminés par des PFAS, les conséquences pourraient être désastreuses :
– Contamination des cultures : Les produits cultivés deviendraient impropres à la consommation, compromettant l’objectif même du parc.
– Risques sanitaires : La consommation de produits contaminés, notamment par les enfants via les cantines scolaires, poserait de sérieux problèmes de santé publique.
– Viabilité du projet remise en cause : L’image et la confiance du public seraient fortement entachées, menaçant la pérennité économique et la vocation écologique du parc.
L’appel à des analyses approfondies et à la transparence
Face à ces enjeux, l’association recommandé au maire de Torcy de diligenter des analyses spécifiques et approfondies avant toute plantation ou exploitation. Ces analyses devraient cibler :
– Les sols des parcelles destinées aux cultures.
– Les eaux de ruissellement alimentant les bassins de rétention pour l’irrigation.
– L’eau de la nappe phréatique, envisagée pour l’arrosage complémentaire.
Ces tests en amont permettraient d’évaluer précisément l’étendue du risque et de prendre des mesures correctives adaptées si une pollution était détectée. L’association suggère également d’appliquer cette même démarche préventive au vignoble récemment planté sur le coteau de Torcy.
Garantir la sécurité alimentaire et la confiance des citoyens
L’association insiste sur l’importance de la transparence et de la rigueur scientifique pour assurer la réussite d’un projet aussi emblématique que le Parc agricole de Torcy. Il est crucial de garantir l’innocuité sanitaire des futures productions afin de protéger les consommateurs et de maintenir la confiance des citoyens dans cette initiative d’envergure pour la commune.
(1) L’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) qui se penche de manière approfondie sur la problématique des PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) en lien avec l’incinération des déchets et des boues d’épuration souligne que la destruction complète des PFAS nécessite des températures très élevées, supérieures à 1300°C, voire 1400°C que n’atteignent pas les incinérateurs du Sietrem et du Siam.
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Cet article repose sur des données publiques et des interrogations légitimes. Les entités mentionnées disposent d’un droit de réponse, que la rédaction s’engage à publier.