Pénurie d’eau : quel choix pour la France face aux datacenters ?
Alors que la France attire massivement les investissements étrangers dans les datacenters une question cruciale se pose : comment gérer une ressource en eau de plus en plus rare ?
Ces infrastructures, essentielles au numérique, nécessitent des quantités importantes d’eau pour leur refroidissement. Mais dans un contexte de sécheresses accrues et de baisse des nappes phréatiques estimée à -25 % d’ici 50 ans (1), leur approvisionnement pourrait entrer en concurrence avec d’autres usages vitaux.
La situation est d’autant plus complexe que l’eau est également indispensable à la production d’électricité. Les centrales hydroélectriques et nucléaires, qui représentent l’essentiel du mix énergétique français, sont vulnérables aux pénuries d’eau et à la hausse des températures des cours d’eau (2). En cas de crise, un choix cornélien pourrait s’imposer : prioriser l’alimentation électrique des usagers et des entreprises ou maintenir les datacenters en activité pour éviter des interruptions de services numériques critiques.
Ce dilemme est exacerbé par le risque juridique. Les investisseurs étrangers pourraient engager des recours contre l’État français en cas de pertes financières dues à des restrictions d’eau ou d’électricité. Ces procès, potentiellement coûteux, pourraient peser lourdement sur les finances publiques.
Face à ces enjeux, la France devra arbitrer entre les besoins immédiats de sa population et les exigences des infrastructures numériques, tout en accélérant des solutions comme la réutilisation des eaux usées et la lutte contre les fuites. Mais une chose est sûre : l’eau, bien plus qu’un simple enjeu technique, devient un véritable défi stratégique.
(1) https://www.veolia.fr/gestion-leau-dechets-lenergie-solutions-veolia-territoires/niveau-fleuves-nappes-demain-france-sec
(2) https://www.francetvinfo.fr/environnement/evenements-meteorologiques-extremes/secheresse/secheresse-le-manque-d-eau-peut-il-mettre-la-france-en-panne-electrique_5790950.html