Vives inquiétudes sur l’avenir de l’île de loisirs Vaires-Torcy
Moins d’un an à peine après les Jeux de Paris 2024, voilà qu’un des sites olympiques majeurs, l’île de loisirs de Vaires-Torcy, en Seine-et-Marne, est au bord de la faillite. On plonge dans cette histoire, cette dégringolade financière assez inattendue.
Parlons chiffres, un déficit de 5,5 millions d’euros fin 2023 selon Céline Malaisé élue au Conseil régional d’Île-de-France, qui a tiré la sonnette d’alarme. Un état de quasi-cessation de paiement du consortium, réunissant des entreprises (Récréa, Engie) et une Société d’économie mixte (Île-de-France Loisirs) gérant le site et qui pourrait imploser. L’élue a évoqué un risque imminent de faillite, moins d’un an après les Jeux, pour un investissement olympique initialement estimé à 75 millions d’euros, mais qui a finalement coûté entre 90 et 101 millions d’euros. Cela représente un surcoût considérable de 20 à 35 %. La majeure partie du fardeau financier, y compris ce surcoût, est supportée par la région Île-de-France.
Alors que l’on sait que l’Île-de-France est déjà sous-équipée en infrastructures sportives par rapport au reste du pays, on a créé un mégaprojet, très cher, très orienté haute performance, plutôt que d’investir dans des équipements plus petits et mieux répartis, plus connectés aux besoins des habitants.
La priorité donnée aux exigences du sport de haut niveau mondial, aux standards internationaux, à l’événementiel, comme en a témoigné le déplacement des roselières (1), au détriment de la viabilité économique sur le long terme dessine déjà le spectre de l’« Éléphant blanc », ces fameuses infrastructures olympiques qui coûtent une fortune et qui ne servent plus à grand-chose après. Le parallèle est malheureusement facile à faire avec Athènes 2004 et tous ces sites laissés à l’abandon, Rio 2016, où ça s’est dégradé très vite, ou même plus loin, Montréal et son stade olympique qu’ils ont mis 30 ans à rembourser.
Entre le discours officiel très léché sur un héritage maîtrisé, utile à tous, et la réalité de ce site emblématique qui est en train de boire la tasse financièrement, il y a un vrai décalage dont les contribuables franciliens ne doivent pas faire les frais.
(1) Notre article sur le déplacement de roselières pour retransmission televisuelle :
https://ntvnews.fr/?Est-ce-aux-franciliens-de-payer-35