Et si l’eau venait à manquer dans la Seine, dans la Marne...
Il ne s’agit pas du titre racoleur d’un journal à sensation mais de celui d’un rapport du très officiel Établissement public Seine Grands Lacs qui évoque des restrictions durables d’eau potable pour les agglomérations bordant la Marne…
Le titre exact du rapport est « Et si la Seine était à sec », mais la problématique est commune aux deux principaux cours d’eau formant le bassin de la Seine. Leur débit d’été et d’automne (étiage) dépend du remplissage par les pluies d’hiver des lacs réservoirs (1) qui les alimentent en grande partie à la saison chaude.
Il évoque les conséquences économiques de « situations de restrictions durables et intenses liées aux défaillances du soutien de l’assèchement des cours d’eau (étiage) » [...] un risque qui « augmente avec le changement climatique ».
Conséquences pour la fourniture d’eau puisée dans la Marne (2) et rendue potable pour les agglomérations de Meaux, Paris Vallée de la Marne, Marne & Gondoire et Val d’Europe (à 60%), des pénuries qui généreront « des situations de crise [...] même avec des lacs remplis à plus de 80% » .
L’étude conclue par la nécessité de « limiter la dépendance des usages [...] en privilégiant des mesures d’adaptation ou de réduction des consommations ».
Il ne s’agit pas de prévisions pour plus tard, la trajectoire est déjà prise. Dans son bulletin de février 2023, l’organisme indique « ...après un été et un automne 2022 particulièrement sec, les cumuls pluviométriques du mois de février sont exceptionnellement bas, [...] les débits moyens observés sont parmi les plus bas jamais enregistrés depuis la mise en service des lacs-réservoirs, avec un déficit de 50 % à 77 % par rapport aux normales ».
Même si depuis les pluies sont venues combler ce déficit, des restrictions de consommation d’eau pourraient dans les années à venir, comme l’indique le rapport, être imposées aux habitants des communes des quatre agglomérations. Leurs élus devraient donc en toute responsabilité en tirer rapidement les enseignements.
Baisse drastique de la construction de logements générant l’apport de nouveaux habitants, abandon de l’implantation d’industries gourmandes en eau, abandon du modèle de développement économique basé sur le tourisme devront impérativement faire partie de leurs plans locaux de sobriété de l’eau.
(1) Quatre lacs, le Lac de Pannecière établi sur l’Yonne, le Lac d’Orient sur la Seine, les Lacs Amance et Temple sur l’Aube et le Lac du Der-Chantecoq sur la Marne.
(2) Les usines de production d’eau potable
💦 Nanteuil-les-Meaux pour l’agglomération de Meaux
💦 Annet-sur-Marne pour les agglomérations de Marne & Gondoire, Paris Vallée de la Marne, Val d’Europe (à 60%)
💦 Neuilly-sur-Marne pour la Ville de Chelles
Les villes concernées
Annet-sur-Marne
Bailly-Romainvilliers
Brou-sur-Chantereine
Bussy-Saint-Georges
Bussy-Saint-Martin
Carnetin
Chalifert
Champ-sur-Marne
Chanteloup-en-Brie
Chelles
Chessy
Collégien
Conches sur Gondoire
Coupvray
Courtry
Croissy-Beaubourg
Dampmart
Emerainville
Esbly
Gouvernes
Guermantes
Jablines
Jossigny
Lagny-sur-Marne
Le Pin
Lognes
Magny le Hongre
Meaux
Montévrain
Montry
Noisiel
Pomponne
Saint-Germain-sur-Morin
Saint-Thibault-des-Vignes
Serris
Thorigny-sur-Marne
Torcy
Trilport
Vaires-sur-Marne
Villeneuve le Comte
Villeneuve-Saint-Denis
Des avis...
30 janvier, 21:42, par KRAEMER
Bonsoir,
Pouvez-vous svp m’indiquer pourquoi Trilport ne figure pas dans la liste des villes concernées par une pénurie d’eau potable ? Alors, que trilport est alimentée en grande partie par Meaux !
Merci pour votre retour.
Cordialement
Éric KRAEMER
Élu municipal à Trilport
Élu à la communauté d’agglomération du pays de meaux