Seine-et-Marne, l’eau en trompe-l’oeil
Contrairement aux rivières et fleuves de France la Marne, la Seine n’ont pratiquement pas connu de baisse de niveau cet été. Un trompe-l’oeil car, comme partout dans l’hexagone, les nappes phréatiques de la région ont souffert de la sécheresse. Explications.
Ce paradoxe francilien n’est possible que grâce à l’existence des grands lacs-réservoirs (1) que sont le lac de la Forêt d’Orient près de Troyes, le lac du Der près de Saint-Dizier et le lac de Pannecière dans le Morvan.
Ce sont ces lacs, fonctionnant comme des réservoirs, qui assurent la prévention contre les inondations, le maintien d’un débit minimum de la Seine et de ses principaux affluents pendant les saisons les plus sèches (2) et qui nous ont donné l’impression d’être épargnés par la baisse de leurs débits. Des quantités d’eau restituées parfois impressionnantes cet été. Le Lac du Der à par exemple restitué près de 70% du débit de la Marne à Gournay-sur-Marne.
Ce réseau de lacs-réservoirs constitue le programme de protection du bassin parisien qui a commencé en 1966 et se poursuit encore avec le projet de La Bassée près de Montereau-Fault-Yonne.
Pour autant la sécheresse exceptionnelle qui a frappé la France se fait toujours ressentir dans notre région où les nappes phréatiques ont continué de se vider en septembre à l’exception des nappes alluviales en lien avec la Seine, la Marne et leurs affluents pour les raisons citées précédemment.
Malgré le retour de précipitations importantes, « la part des pluies infiltrées en profondeur reste faible en raison de sols très secs et de la consommation de cette eau par la végétation », note le BRGM (3) qui conclue « des pluies abondantes et longues seront nécessaires dans les prochains mois et jusqu’au printemps afin de reconstituer durablement les réserves ».
Il convient donc de rester vigilants car l’eau, ce bien commun, pourrait devenir l’une des préoccupations majeures des prochaines décennies et ce d’autant que la France se réchauffe plus vite et plus fortement que la moyenne du monde.
(1) Ces lacs sont gérés par l’établissement public « Seine Grands Lacs », un syndicat mixte œuvrant sur 18 départements.
(2) En hiver et au printemps, une partie de l’eau des rivières est dérivée pour être stockée dans les lacs-réservoirs, ainsi que pour limiter le risque d’inondation en période de crue. La réserve d’eau stockée est rendue aux rivières en été et en automne pour maintenir un débit suffisant.
(3) Bureau de la Recherche Géologique et Minière
Les grands lacs-réservoir et le projet de La Bassée
